Déjà toute petite, j’aimais marcher pieds nus du jardin de mes parents à celui de mes grands-parents, d’une maison à l’autre…et ceci, depuis mes premiers pas, sur une plage en Bretagne !
J’éprouvais déjà ,ce sentiment de liberté, de légèreté à marcher , à courir ainsi !
Et puis, il faut se chausser pour aller à l’école ou parcourir la ville…
Il y a quelques années, je découvre la marche pieds nus, pratiquée sur une journée, sur des chemins « doux »tels que sur des sentiers de sable ou de terre, pour les moins aguerris ! Une petite aventure qui me donnera en fin de journée, l’impression d’avoir bénéficié d’une séance de réflexologie géante …et qui m’invitera à trouver un excellent sommeil !
Et puis, enfin, printemps-été 2022, c’est l’incontournable Florian GOMET* qui ouvrira la voie et m’incitera, par son extraordinaire expérience, à quitter mes chaussures plus seulement à la maison et au jardin mais aussi dans mes petites balades habituelles de manière à habituer mes pieds à marcher pieds nus, et mon corps à se « repositionner »…
Souvent, je remarque qu’il est nécessaire d’avoir plusieurs fois l’information avant de prendre conscience de son importance ! Et puis, passer à l’action !…Et là, l’information est de taille !!
C’est donc grâce au film « L’empreinte » dont le coeur du sujet est la magnifique course à pieds nus, à travers l’Europe, de Florian GOMET* qui en est le protagoniste : 3 500 km en 80 jours…que je réalise… ma petite « révolution » !
A l’issue de la séance, Florian était présent dans la salle de projection : sa simplicité et sa générosité à partager son expérience et son engagement devant les défis de la vie me touchent ! Impressionnée par l’épopée héroïque de cet homme, de l’exploit humain ; c’est le déclic qui va me donner l’élan de mettre en pratique la marche pieds nus !
Avoir les pieds sur terre ! Le temps est propice à délasser ses baskets puisque j’expérimente la marche pieds nus au lendemain de la projection du film, au printemps !
Et puis, je partage cette nouvelle page avec mon conjoint, ce qui favorise les échanges sur nos ressentis et nos parcours !
Si les premiers pas ont été réalisés sur des chemins connus et courts pour l’apprentissage, ils ont été aussi « mesurés » pour apprivoiser les chemins caillouteux ou épineux pour nos pieds sensibles civilisés !! Comme se faire le pied !
Progressivement (et très rapidement) les petites balades ont fait place à de petites escapades dont le terrain était inconnu. Et c’est là, que l’aventure prend toute sa dimension. Quitter le connu pour l’inconnu (à la fois le terrain et les pieds nus ! ). Etre chaussé et savoir où aller, doit être rassurant…!?
Par précaution, une petite trousse contenant uniquement une pince à épiler, une aiguille au cas où…fait office de trousse de secours !
Bon pied bon oeil ! Le pied nu demande de l’attention à la marche. C’est être bien présent à notre pas. Le regard est porté sur le sol et c’est comme si notre cerveau analysait le terrain pour détecter l’élément qui pourrait faire mal, voire blesser. Le pied se pose instinctivement, là où il faut, grâce à cette vigilance accrue, par rapport à un marcheur chaussé !
C’est le pied ! Quand on laisse le pied, qui sait aussi instinctivement comment se poser au sol : sur la pointe avant de poser le plat du pied… et se cabrer de lui-même pour chasser un corps étranger (tel un petit caillou ou une épine) que l’on aurait senti douloureusement en posant directement l’ensemble du pied à plat… La nature est bien faite !
Prendre son pied ! Les marches deviennent de plus en plus plaisantes pour plusieurs raisons… elles nous « ramènent » à :
La simplicité : sans aucun artifice, sans matériel ( chaussures, bâtons, sac à dos…),
La présence : l’attention portée à nos pas, demande de la concentration ; nos pensées disparaissent progressivement au profit de ce qui est !
La respiration change dans les 10 à 15 premières minutes, naturellement. Elle est plus ample, elle est en harmonie avec le mouvement du corps. Le chemin commence, en nous, tout en profondeur.
L’humilité : c’est juste soi par rapport à soi ;
L’efficacité : les randonnées peuvent durer plusieurs heures d’affilé sans la relation au temps qui passe…avec une bonne cadence (sauf si, bien-entendu, le terrain est particulièrement éprouvant par ses cailloux ou épineux…)
Au rééquilibrage du corps dans sa posture, avec l’échange des énergies du sol et du corps…et dont nos petits capteurs sous les pieds sont friands pour faire circuler la vie ! Les douleurs physiques disparaissent.
La joie apparaît au fil de l’expérience comme un nouvel état qui s’installe ! Oui marcher pieds nus, est une aventure à plus d’un titre ! La simplicité, l’humilité, la présence prennent corps, en lien avec le contact direct du pied à la nature. C’est l’ensemble du corps qui est stimulé ; ce sont nos pensées qui s’évanouissent ; c’est être vivant ! Et la vie circule dans notre corps, notre tête et bien au-delà…
Des pieds à la tête, de la tête aux pieds ! La transformation du corps est manifeste : si je ressens une douleur en démarrant une marche, celle-ci s’estompe rapidement … le corps se rééquilibre au fil des pas, la respiration prend une nouvelle amplitude en adéquation avec la relation directe du sol, la posture du corps se rectifie d’elle-même. J’observe aussi que le système musculaire se renforce subtilement.Tout ce processus est naturel, le résultat est là.
« De pied en cap », « de bas en haut »…Là où porte notre regard…les yeux rivés au sol, le paysage défile par nos pieds qui nous donnent les premiers, la tonalité du terrain ! Se profilent à l’horizon les lieux que nous traversons de manière panoramiques. Notre regard se place à l’horizon …de nos pieds (!) et permet de voir en périphérie ce qui nous entoure ! Même si cela paraît paradoxal, nos sens sont plus exacerbés et les marches plus imprégnées (la vue, l’odorat, les sons…).
et le regard de l’autre…qui mérite une mention spéciale ! Bien évidemment, marcher pieds nus attirent l’oeil de ceux que je croise sur le chemin ! Certains peuvent prêter au marcheur pieds nus, une connotation d’état d’indigence …d’autres des interrogations, surtout lorsque le chemin s’écarte des côtes maritimes et des saisons moins propices ! Des sourires amusés, aux grimaces souffrantes, aux réflexions pleines d’humour, sont les retours les plus courants…! Aujourd’hui, de plus en plus investie dans ces marches, je ne prête plus l’attention au regard de l’autre, comme je le faisais au début de ma « petite révolution » ! Je m’étonne cependant, quelques fois de sourires inattendus, ou de petits mots bienveillants ou d’entendre après mon passage quelques réflexions de surprise, oubliant que je suis pieds nus !!!
Florian GOMET se présente ainsi :
« Après avoir commencé ma carrière comme prof de maths passionné d’astronomie, j’ai tourné le dos à l’éducation nationale et à la science matérialiste afin de partir explorer le potentiel de l’être humain ainsi que les vérités éternelles qui participent au miracle de la vie.
Depuis, j’ai réalisé 3 premières mondiales dont les aventures ont été relatées dans des livres et des films. Je me qualifie maintenant d’explorateur du vivant et je consacre toute mon énergie à communiquer autour des Lois du vivant qui régissent notre santé et nos expériences. »
Depuis son site : floriangomet.com
Les 3 aventures dont il fait mention dans ces quelques lignes sont exceptionnelles sur le plan humain, tant physique que psychique…uniques sur la performance, la résistance et à l’échelle mondiale :
Pendant l’été 2020, cet homme traverse l’Europe non seulement sans chaussures mais aussi sans argent, sans équipement, sans papier et en mangeant exclusivement des fruits et des légumes crus ! C’est le film « L’empreinte » qui retrace cet exploit, réalisé par Pierre BARNERIAS, journaliste puis cinéaste de documentaires engagés. C’est aussi le film que j’ai eu la chance de voir en présence de Florian GOMET.
Pourquoi marcher et courir pieds nus ?
Dans une interview sur YT de la chaîne Gaia Méditation, intitulée « Pourquoi courir pieds nus ? » Florian GOMET explique le fonctionnement naturel du pied lorsqu’il est non chaussé et dont toute la posture squelettique dépend.
Le pied se pose sur le bout du pied en premier sur le sol, avant la voûte plantaire et le talon…
Le pied s’adapte au terrain. La peau de la semelle du pied se raffermit au fil du temps. Les capteurs des pieds directement en contact avec le sol, sont stimulés et échangent avec l'ensemble du corps…
C’est la lecture du livre « Born to run » de Christopher McDougall, qui a déterminé Florian à marcher puis courir pieds nus, ayant été blessé plusieurs fois au cours de sa pratique de course à pieds. Il cherche à comprendre puis expérimente.
L’auteur de « Born to run », Christopher Mc Dougall est un écrivain et journaliste américain. Il publie ce livre en 2009 qui devient un best seller dans le monde de la course à pieds aux Etats-Unis, puis dans le monde entier ensuite.
Celui-ci pratique la course à pieds régulièrement mais finit par se blesser comme le font de nombreux coureurs au fil du temps, jusqu’à ne plus pouvoir courir quelques km…
Ne souhaitant pas renoncer à sa passion, il cherche comment se soigner en rencontrant des médecins spécialistes du sport reconnus…il se demande si sa taille (1,95 m) et son poids (plus de 100kg) seraient un facteur pénalisant…au regard de la morphologie des marathoniens classiques…
En 2003, alors qu’il se rend au Mexique, dans le cadre professionnel, pour un reportage pour le New York Times Magazine…il tombe sur une photo d’« un homme en jupe et en sandales lancé à fond de train dans la descente d’une montagne de gravats. »…il découvre ainsi, le peuple des Tarahumaras, de leur vrai nom : les Rarámuri " le peuple qui court », des Copper Canyons, au Mexique. Un peuple qui court pieds nus ou avec de simples sandales dont la semelle est confectionnée dans des pneus et retenue aux pieds par une sangle de cuir, très rudimentaires.
Pour les Tarahumaras : « Quand tu cours sur la Terre et avec la Terre, tu peux le faire à jamais ».
Depuis les années 70 - 80, les chaussures de sport évoluent techniquement, de manière à répondre aux différentes blessures rencontrées au cours des expériences sportives, et notamment dans la pratique de la course à pieds, avec des semelles qui absorberaient les chocs ! Douleurs aux genoux, chevilles, hanches…qui font souvent abandonner la course à de bons coureurs en endurance !
Avec le temps, les médecins du sport qui suivent régulièrement des coureurs de haut niveau remarquent d’eux-mêmes que l’effet de ces semelles est contre productive…
Ce livre est passionnant et bluffant sur les performances naturelles du corps humain, de son intelligence et sa capacité adaptative dès qu’il est connecté à la terre.
Je finis la lecture de ce livre, aujourd’hui…alors que je découvre les bienfaits de la marche pieds nus depuis près de deux ans !…
Très intéressant….BRAVO pour l’enthousiasme qui serait convaincant ! Mais mon cas est désespéré.